23/10/

 

Beaucoup de nos contemporains rêvent d’une mort indolore et subite. Ce ne semble pas rejoindre l’expérience de Paul ni même celle de Jésus. Ces derniers percevant leur fin proche s’y préparèrent et en parlèrent à leurs proches en en donnant sens. Occasion pour Paul de relire sa vie et d’en partager le fil conducteur ! Imprégnons-nous de sa démarche en cette fin d’année liturgique!

Pour évoquer sa vie de disciple de Jésus Christ, Paul recourt à l’image de l’athlète. Jour après jour, il s’entraîne pour remporter le bon combat. Écartant de sa vie tout ce qui peut le distraire du but poursuivi, tout ce qui peut empêcher la victoire. Affrontant les épreuves de la vie sans déclarer forfait mais comme des défis à surmonter avec le soutien de l’Esprit de Jésus.

Ainsi Paul s’avance vers le départ de ce monde, en se confiant et en s’ouvrant à la justice de Dieu. Loin de lui l’idée de s’enfermer dans un passé dépassé ni même de nourrir un sentiment de culpabilité par rapport à ses égarements et à l’intransigeance de sa jeunesse! Évitant l’attitude du Pharisien décrit par Jésus, il ne compte pas sur ses seules forces pour remporter la victoire. Conscient de l’aiguillon qui le tenaille, il ne se croit pas encore arrivé au but escompté et ne se considère pas différent des pécheurs. Comme le publicain de la Parabole, Paul s’ouvre à la miséricorde de son Dieu en y associant aussi tous les hommes, juifs et païens.

S’entraîner au combat pour vivre du Christ renvoie Paul à toutes ses limites, à toutes ses fragilités mais encore à l’incompréhension et à l’opposition de ses compatriotes. À plusieurs reprises, il expérimente, à la suite de son Seigneur, trahison et abandon de proches d’où une extrême solitude. Et Paul de reconnaître, humblement, qu’au cours de ces rudes traversées, il puisa force dans la pardon reçu. Pardon qu’à son tour il demande d’accorder à ses offenseurs!

Prisonnier attendant la sentence, Paul continue la lutte jusqu’à l’extrême de l’amour : il proclame l’Évangile à tous, aux juifs comme aux païens tentant de faire, avec la grâce de Dieu, de ces deux peuples un seul et même Corps.

La relecture de son combat amène Paul à prendre conscience des pièges auxquels il a échappé. C’est cela qui l’invite à envisager l’avenir avec confiance : “J’ai échappé à la gueule du lion, le Seigneur me fera encore échapper à tout ce qu’on fait pour me nuire. Il me sauvera .” Et de poursuivre :  » Le Seigneur me fera entrer au ciel, dans son Royaume.” Ultime acte d’abandon en un Dieu qui accueille plus qu’il ne condamne, en un Dieu qui ne fait pas de différence entre les hommes. Avec joie, son Seigneur lui ouvrira sa demeure et le récompensera avec le pauvre, la veuve l’orphelin ainsi qu’avec le fils repenti..

Frères et sœurs, ne craignons pas de mettre nos pas dans ceux de Paul ! Ce que le Seigneur réalisa en Paul et avec lui, ne pourrait-il pas le refaire en nous et avec nous aujourd’hui et demain ? À nous de choisir un symbole, une image qui nous aidera à relire notre vie, à lui donner sens et à en rendre compte quand nos proches nous interrogent ! Que rien ni personne ne nous séparent de l’Amour du Christ maintenant et à jamais !

Fr. Jean-Albert Dumoulin

Lectures de la messe :
Si 35, 15b-17.20-22a
Ps 33 (34), 2-3, 16.18, 19.23
2 Tm 4, 6-8.16-18
Lc 18, 9-14

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