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Jésus commence son ministère en appelant des disciples, il constitue d’abord une petite communauté qui accepte de le suive. Depuis le début de l’évangile, on voit Jésus entouré d’un petit groupe d’hommes et de femmes. A la différence des prophètes de l’Ancien Testament qui sont des solitaires, Jésus est prophète mais accompagné de disciples. 

Aujourd’hui encore, Jésus cherche des collaborateurs pour réaliser son projet de faire advenir le Royaume de Dieu. Celui qui prend l’initiative d’appeler à travailler à l’avènement du Règne de Dieu c’est toujours Jésus. Ici nous le voyons intervenir brusquement dans la vie de ces quatre hommes. Il intervient avec une parole forte : « Venez derrière moi. » Une invitation tranchante avec une promesse énigmatique : « Je ferai de vous des pêcheurs d’hommes. » 

« Immédiatement, ils laissèrent leurs filets et le suivirent ». Une des choses qui retient notre attention dans ce récit c’est la précision « immédiatement ». Ces hommes avaient leur travail de pêcheurs, une petite entreprise, une famille. Cependant, ils suivent Jésus sans délai, sans discussion. La personnalité de Jésus devait être fascinante parce que c’est la même chose qui va se passer avec Mathieu et les autres apôtres. 

Pour nous c’est une interpellation. Contrairement à la réponse, sans hésiter, des premiers disciples, nous avons aujourd’hui l’habitude d’examiner et d’évaluer longuement la situation, nous voulons d’abord mesurer les conséquences, nous soupesons dans la balance de la sagesse humaine notre décision et notre réponse. Bien sûr, un discernement prudent est une bonne chose. Mais les apôtres nous rappellent que suivre Jésus suppose aussi le risque de la foi, l’audace de la foi. Se mettre à la suite de Jésus nous oblige à un moment donné à faire le saut de la confiance et de l’abandon, et à nous jeter à l’eau. 

Certainement aujourd’hui le Seigneur continue à appeler : « Viens suis-moi ». Et aujourd’hui comme hier, remettre sa vie à Jésus et à l’évangile suppose renoncer à avoir toute sécurité et assurance quant à l’avenir et à ce qui nous attend. 

« Venez derrière moi ». Nous n’avons pas la même vocation que les apôtres mais chacun, chacune a une vocation personnelle. A chacun son appel. Le plus saint n’est pas le plus généreux, celui ou celle qui travaille sans relâche pour le Seigneur et pour les autres. Le plus saint c’est celui qui est le plus disponible et le plus ajusté à la mission que le Seigneur lui confie aujourd’hui. Aussi est-il important de s’interroger régulièrement : quel est mon lieu, quelle est ma place, à quoi suis-je appelé, à qui suis-je envoyé ? Toute notre vie de baptisé peut être unifiée dans cette disponibilité à répondre aux appels du Seigneur. 

« Je ferai de vous des pécheurs d’hommes ». Jésus ne les appelle pas pour leur donner une promotion ou un avantage personnel mais pour les envoyer aux autres. Il veut les associer à sa propre mission, celle d’appeler tous les humains à la vie véritable. Comme il le dit : « Je suis venu pour que les hommes aient la vie et qu’ils l’aient en abondance ». 

Déjà l’histoire de Jonas enseignait que Dieu veut le salut de tous et pas seulement de quelques-uns. Encore faut-il révéler ce désir de Dieu et annoncer qu’il est un Dieu d’amour et de pardon. Aussi notre vocation chrétienne est missionnaire. Si notre cœur est habité par l’Esprit du Christ, il est impossible qu’il ne soit pas missionnaire, poussé à transmettre sa foi. Si nous avons découvert la beauté du message du Christ, la joie de l’évangile, comment n’aurions-nous pas le désir de partager ce bonheur et de le transmettre à d’autres pour qu’ils connaissent aussi le Christ, lumière du monde ? 

Lectures de la messe :
Jon 3, 1-5.10
Ps 24 (25), 4-5ab, 6-7bc, 8-s
1 Co 7, 29-31
Mc 1, 14-20

 

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