epiphanie

La belle histoire des Rois Mages est une histoire qui nous enchante depuis toujours.
L’évangile ne dit pas qu’ils sont rois mais qu’importe ! On les imagine se mettant en
route sur leur chameau depuis leur lointain pays, traversant des déserts, se laissant
guider par une étoile qui disparut durant un long moment les laissant dans la nuit
obscure. Ils se trompèrent de chemin mais ils persévérèrent dans leur recherche et
finalement ils trouvèrent l’enfant Jésus.

Ce qui provoqua ce grand voyage et cette longue recherche, c’est une étoile, un signe
dans le ciel auquel ils ont fait confiance. A chacun et à chacune d’entre nous, Dieu envoie
des signes adaptés à la situation de chacun, des signes que nous sommes capables de
lire et d’interpréter : un homme de science découvrira ce signe qui le mettra en route
sur le chemin de la foi, de préférence dans ses recherches, un paysan dans
l’observation de la nature, une mère de famille en écoutant et contemplant ses enfants
ou petits-enfants, un moine dans la beauté de la liturgie, que sais-je … A chacun est
donné une étoile particulière que nous avons à découvrir, des signes que nous avons à
discerner et à interpréter, en particulier à la lumière de la Bible, comme ces mages qui
eurent la sagesse et l’humilité de consulter les spécialistes des Ecritures de l’époque.

L’étoile de l’épiphanie qui nous guide à Jésus n’est pas aveuglante, au contraire elle
nous invite doucement et discrètement. Il existe bien des étoiles très brillantes, mais
qui ne nous orientent pas dans une bonne direction. C’est le cas avec les lumières
scintillantes du succès, de l’argent, du pouvoir, des honneurs. Ce sont des étoiles
fugaces et éphémères. Par contre, l’étoile de Jésus n’est pas toujours la plus visible
mais elle est toujours présente : elle nous accompagne jour après jour et nous apporte
la sécurité et la paix intérieure. Elle nous demande seulement de continuer à marcher
et à avancer, même lorsque nous traversons des épreuves. Quelle étoile suivons-nous
dans la vie ?, demandait un jour le pape François.

Comme les mages, nous sommes déconcertés par la manière avec laquelle Dieu se
révèle à nous. Nous avions imaginé un Dieu terrible et tout puissant et c’est la surprise
des mages, Dieu se révèle dans la petitesse et la pauvreté. Nous l’avions imaginé
comme un juge condamnant les méchants mais il n’est pas venu pour éliminer mais
pour illuminer. On se le représentait comme culpabilisant et surveillant tout. Mais il
n’est pas venu pour contrôler mais au contraire pour prendre soin de nous avec
tendresse et patience. Il n’est pas venu pour nous dominer mais pour faire de nous des
prêtres, des prophètes et des rois. C’est ce qu’il nous dit lors de notre baptême au
moment de l’onction avec le saint crème. Prêtre pare que nous ne devons pas
nécessairement entrer dans une église pour rendre un culte à Dieu. Nous pouvons
vivre une relation intime avec le Seigneur dans le sanctuaire de notre cœur. Nous
sommes prophète parce que chacun, chacune a une parole unique à apporter au
monde, chacun a une vocation unique parce que Dieu ne se répète pas. Nous sommes
rois parce que, comme fils et filles de Dieu, nous sommes libres et responsables de
notre vie. Mais, nous le sommes dans la mesure où nous nous maintenons en relation
avec l’unique véritable roi ; nous sommes forts dans la mesure où nous nous appuyons
sur lui. Il paraît que dans la Bible se rencontre, 365 fois, sous une forme ou sous une autre :
« Ne crains pas, je suis avec toi ». 365 fois comme pour nous dire que chaque jour de
l’année nous pouvons nous appuyer sur cette promesse.

A propos de notre vocation baptismale à être roi, j’aime rappeler cette jolie coutume :
la tradition de la galette des rois, le jour de l’Épiphanie. La tradition veut qu’on mette
dans la galette une vraie fève, une fève de haricot. Or la fève de haricot a la forme de
l’embryon d’un petit bébé. Cette fève veut bien sûr représenter Jésus. Heureux qui
dans la part du gâteau qu’il reçoit trouve la fève, trouve Jésus. Heureux est-il parce qu’il
a trouvé la lumière qui guidera sa vie et lui fera découvrir les vrais joies, heureux est-il
parce que le Christ nous rend libre, fils et filles de roi.

Fr. Bernard de Briey

Lectures de la messe :
Is 60, 1-6
Ps 71 (72), 1-2, 7-8, 10-11, 12-13
Ep 3, 2-3a.5-6
Mt 2, 1-12

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