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Dans une équipe de football comme dans une course cycliste, les acteurs, ceux qui jouent au ballon et ceux qui pédalent, ont à leur tête un entraîneur ou un responsable sportif capable de rejoindre chacun, pour qu’il donne le meilleur de lui-même. Cela va dépendre de beaucoup d’intervenants, et tous doivent travailler ensemble pour passer de la théorie à la pratique et obtenir un résultat.   Tout sportif professionnel dans sa compétence, doit écouter son coach qui va le stimuler, lui donner envie d’aller plus loin.

Dans la première lecture, nous entendions par le prophète Jérémie que le Seigneur est un peu découragé de voir les brebis de son pâturage se disperser. Mais au lieu de commencer par courir après les brebis, il va s’adresser aux pasteurs en leur disant : je veux m’occuper de vous.  Il va s’investir envers les pasteurs pour que ceux-ci puissent aussi s’investir dans leur troupeau.  Le berger, comme un bon entraîneur, va être attentif à chaque brebis pour qu’elle donne le meilleur d’elle-même dans le troupeau.

Dans l’évangile, Jésus est le berger modèle. En demandant à ses apôtres de se mettre à l’écart, Jésus leur demande de prendre distance ou plutôt de se reposer, afin d’être efficace dans leur travail, leur mission de porter la bonne nouvelle et de guérir les malades.  Trop souvent dans notre monde, nous cherchons à être plus rentables en réduisant les repos et les écarts.  On ne prend plus de temps pour l’analyse, la réflexion et la vision.  On veut tout, tout de suite et très vite  Or, trop de proximité et de rapidité peut augmenter la rentabilité à court terme, mais finalement empêcher la vie.

Dieu est Trinité c’est-à-dire qu’il est Père, Fils et Esprit Saint.  Ces 3 réalités font de Dieu un Dieu en mouvement, à la différence d’une idole qui est, à l’image du veau d’or, fermée sur elle-même, notre Dieu est échange, Le Dieu auquel nous croyons est vie. Il est relation.

Un éveilleur de communauté, un rassembleur, un berger, pour reprendre le terme de l’évangile, n’est-il pas quelqu’un qui crée la relation entre les hommes, les femmes et les enfants?  À la différence des vedettes qui rassemblent les foules par leur opportunisme séducteur, Jésus et les apôtres rencontrent le peuple pour s’effacer et leur permettre à leur tour de prendre le relais de la relation – dans le mot relais et religion, il y a le mot relier -.  Seul l’effacement permet la nouveauté et la vie. C’est quand les parents s’effacent devant leurs enfants que ceux-ci découvrent leur personnalité et peuvent devenir à leur tour créateurs de relations, fondateurs d’une famille.  Rappelez-vous Jésus ressuscité qui s’efface devant Marie-Madeleine, alors qu’elle désirait retenir Jésus pour elle-même.  En s’éclipsant, Jésus la met devant ses responsabilités et elle court pour se relier aux autres grâce à cette bonne nouvelle de la résurrection du Christ.

Dans l’Évangile, nous voyons Jésus, le Bon Berger, qui prend soin de la foule venue à sa rencontre. Il les instruit longuement, leur offrant la nourriture spirituelle de sa parole avant de les nourrir physiquement. Cette image du Christ, berger attentif et compatissant, nous invite à réfléchir sur notre propre rôle en tant que disciples et sur la manière dont nous pouvons, à notre tour, être des pasteurs selon le cœur de Dieu.

En conclusion, il en va pour chacun de nous, les brebis du Seigneur ; nous ne sommes pas des moutons, il veut faire de chacun un pasteur, une bergère.

Fr. Pierre Gabriel

Jr 23, 1-6 ; Ep 2, 13-18 ; Mc 6, 30-34

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