« La Résurrection signifie que la mort n’a pas le dernier mot » : ainsi Mgr Kockerols résume le sens de la fête de Pâques dans le journal Dimanche, qui propose chaque semaine un regard chrétien sur l’actualité (publicité gratuite…).
La mort n’a pas le dernier mot, en effet. La célébration que nous vivons est dans son ensemble une hymne merveilleuse à la vie. Depuis la chaleur du feu et le rayonnement de la lumière dans la nuit jusqu’à la communion au Christ vivant et à son corps, que nous manifestons par notre seule présence, tout nous parle de la vie. Que ce soit le chant de la création – il faut l’écouter comme une symphonie avec son thème et Dieu vit que cela était bon -, l’épopée du peuple de Dieu vers la liberté – malgré son aspect guerrier, mais quelle est l’existence humaine qui se déroule comme un long fleuve tranquille ? -, que ce soit l’émerveillement des prophètes en répandant la parole de Dieu qui transforme les cœurs de pierre en cœurs de chair, comme la pluie et la neige fécondent la terre, – tout ce que nous faisons et disons cette nuit évoque la vie qui déborde et est plus forte que la mort. Comme le dit la prière de bénédiction de l’eau, nous célébrons la merveille de notre création et la merveille plus grande encore de notre rédemption ! Tout baigne dans la louange et l’action de grâce…
Et puis, la bonne nouvelle par excellence : Après le sabbat, à l’heure où commençait à poindre le premier jour de la semaine… Serait-ce un renvoi au premier jour de la création dans le Livre de la Genèse : Au commencement Dieu dit… ce fut le premier jour ? Deux femmes se rendent au tombeau. Logique : les femmes sont toujours là pour le début et la fin de la vie. Mais, surprise : dans la culture de ce temps-là, le témoignage des femmes n’avait pas de valeur juridique. S’il avait tout inventé, l’évangéliste Matthieu aurait trouvé des témoins plus solides. Soit ! Pour marquer la totale nouveauté de l’événement, voici le grand bouleversement : tremblement de terre, panique générale, un messager du ciel : soyez sans crainte… Combien de fois dans la Bible Dieu intervient-il pour calmer la crainte de l’homme et lui dire « je suis avec toi » ? Et les femmes s’en vont, remplies à la fois de crainte et d’une grande joie, et elles courent porter la nouvelle aux disciples. Qui ne les croiront pas : radotages, écrira St Luc. Mais voici Jésus lui-même. Surprise, émotion, gestes de tendresse. Soyez sans crainte, dites à mes frères de se rendre en Galilée, c’est là qu’ils me verront…
Puis-je en conclusion de cette rapide rétrospective souligner trois mots de ce message que nous recevons comme parole du Seigneur ? Elle nous est donnée pour inspirer notre réflexion, notre prière et notre action.
Sans crainte : face aux situations critiques où se trouvent notre monde et notre Église, soyez sans crainte. Quand on a l’impression que tout va mal, garder confiance : c’est l’autre nom de la foi.
Ensuite, dites à mes frères : dans la foi nous sommes tous frères et sœurs. Qu’en est-il en réalité ? Et quels pas de fraternité sont possibles, dans une société qui en a vraiment besoin ?
Enfin, la Galilée : c’était à l’époque une population mélangée, éloignée de Jérusalem et de la bonne pratique religieuse. Peut-être un avant-gout de notre Europe du vingt-et-unième siècle ? C’est là que nous avons à vivre et à témoigner de notre foi : notre confiance en Christ, en la fraternité, en la vie.
Que le rappel de notre Baptême nous y engage !
Abbé René Rouschop
Lectures de la vigile :
Gn 1, 1 à 2, 2
Gn 22, 1-18
Ex 14, 15 à 15, 1
Ez 26, 16.17a.18-28
Lectures de la messe :
Rm 6, 3-11
Mt 28, 1-10
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