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Dans le psaume un, il est dit que l’homme méchant ne tiendra pas au jour du jugement, mais qu’il sera comme un fétu de paille emporté par le vent. Et il est vrai que les actes mauvais et mal intentionnés ne sont pas fait pour l’éternité, ils se perdent dans le néant.

Mais sans aller jusque- là, dans notre quotidien, il nous arrive d’avoir l’impression que nos vies ne font pas le poids.

J’entendais récemment une mère de trois enfants, qui a travaillé dur et s’est donnée sans compter pour les siens, dire que sa vie n’avait pas de sens. Moment sans doute de découragement où une déception ponctuelle peut assombrir tout l’horizon.

Je lisais aussi qu’un explorateur du 19ème siècle qui a fait de belles découvertes et posé des actes politiques qui ont aidé des milliers de gens, trouvait lui aussi que sa vie ne valait pas grand-chose.

Si nous sommes nos propres juges, frères et sœurs, nous avons vite fait de voir en nos vies des fétus de paille emportés par le vent. Mais, en cette nuit, il est bon de nous rappeler que des fétus de paille, rassemblés à la hâte dans une mangeoire, ont servi de berceau au Sauveur nouvellement né, autrement dit : des vies que nous jugeons sans valeur peuvent permettre à Dieu de prendre pied dans le monde, ou au Sauveur de trouver son premier repos.

Et plus encore, des vies qui tournaient mal et risquaient de se perdre sont retenues ensemble par le poids du petit corps qui deviendra Verbe et pain partagé.

N’y-a-t-il pas là une belle parabole de ce que peut être l’Église aujourd’hui : des vies peu considérées, fragiles et parfois pécheresses qui, mises en commun trouvent une mission et un sens renouvelé, être l’espace où Dieu vient reposer et grandir.

Si nous élevons un peu le regard au sommet de la crèche, nous constatons que le toit est fait de paille lui aussi. Or le toit de l’arche dans l’histoire de Noé symbolisait l’enseignement de Dieu sous lequel le germe d’un monde nouveau pouvait s’abriter et se nourrir en vue d’une croissance.

Ainsi chacune de nos vies, chaque fétu de paille qui risquait de se perdre, devient un élément de la Parole devant laquelle s’efface la violence du Déluge. De nos crèches vivantes que sont nos cœurs accueillants à l’Évangile, nous pouvons œuvrer à un recommencement. Qu’il s’ouvre dès à présent et soit pour nous source de force et d’espérance.

Fr. Renaud Thon

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