Bonjour,
Merci de me laisser partager avec vous quelques échos personnels sur les lectures de ce matin qui pourront nous inspirer car « tu m’apprends le chemin de la vie. » (Ps 15/16) nous dit le Psalmiste.
Qui n’a jamais entendu des enfants dire : « maman, papa, je voudrais avoir un chien, un chat ou un petit lapin, … maman, papa, je le voudrais tellement! »
« Écoute, mon enfant, un animal demande beaucoup de soins, le chien doit être promené, le chat doit pouvoir sortir …. et nous habitons un appartement. Le vétérinaire peut être très cher et puis je n’aurai pas beaucoup de temps à consacrer à ton nouvel ami. Ce n’est pas possible mon enfant, tu dois comprendre, un animal coûte trop cher. »
Ces interrogations en famille sont parfois pénibles tant pour l’enfant que pour les parents. Comme mère ou père, nous souhaitons rencontrer les désirs de nos enfants mais pour des raisons économiques et éducatives, ce n’est pas toujours possible. Il nous faut parfois dire « non ».
Dans un souci pédagogique, il ne faut pas seulement dire non, mais il faut aussi pouvoir apprendre à établir des priorités et attendre. L’humilité est déjà la devise des moines qui suivent la règle de saint Benoît (au 6ème siècle connu sous la devise de « ora et labora »). La patience, la présence et le silence sont des vertus de la Règle qui nous apprennent encore les chemins de la vie aujourd’hui.
Pour mes enfants, j’ai délibérément dit « oui » à l’idée d’accueillir un animal domestique dans notre famille car je pense que l’enfant peut apprendre la responsabilité du vivre ensemble et l’amour pour le prochain en s’occupant convenablement de notre chat. Connaître nos objectifs et nos priorités nous aide à affirmer plus facilement le « oui », mais à quel prix sommes-nous prêts à nous engager ?
La page de Luc de ce dimanche pose trois questions :
- Sommes-nous prêts à suivre Jésus jusqu’au bout ?
Nous avons suivi Jésus sur le chemin de Jérusalem mais « le Fils de l’homme n’a pas d’endroit où reposer la tête ». (Lc 9, 58b) Avec Jésus il faut accepter de vivre dans la simplicité. Cela exige de pouvoir se détacher des soucis de la vie matérielle et aussi avoir confiance. Car le chemin tracé par le Seigneur me donne la possibilité de vivre plus simplement et plus libéré du train-train quotidien.
- Saurons-nous faire un choix (judicieux) parmi tant de chemins alors que Dieu seul sait où ils nous mèneront ?
Jésus exige qu’on le suive même face à une objection de taille dans le monde oriental : rendre les derniers hommages à son père décédé (Lc 9, 59). La venue du règne du Christ prime sur les devoirs même les plus sacrés. (Lc 9, 60) Aurons-nous à choisir si mon enfant a besoin des soins de première urgence ?
- Sommes-nous prêts à suivre Jésus de tout notre être, de nous tourner complètement vers Lui et de nous convertir entièrement à Lui ?
En regardant notre passé nous ne pouvons qu’avancer. Il faut regarder droit devant nous, dans la joie de se perdre, dans la beauté et l’émerveillement. Avez-vous déjà essayé de tondre la pelouse en admirant le travail que vous venez de faire ? Si vous vous tournez trop en arrière, les lignes que vous devez encore tracer devant vous deviendront toutes courbées et le travail sera mal fait.
A notre tour, nous sommes invités à trouver les réponses à ces questions. En effet, ce jeu de « cache-cache » ne durera pas toujours. Beaucoup mieux que nous même, Dieu connaît nos forces et nos faiblesses. Laissons-lui nous interpeller directement : 1) Ne nous demande-t-il pas un détachement de ce qui n’est pas essentiel ? 2) Ne nous demande-t-il pas un cœur indivisé ? 3) Ne nous
demande-t-il pas une volonté de conversion ? Suivre Jésus entraîne donc des exigences : le détachement, un cœur indivisé et une volonté de conversion. Enfin, avec notre pleine conscience et nos expériences nous sommes dans un face à face : Suis-je prêt à suivre Jésus et à en payer le prix (avec l’espérance d’entrer dans Son Royaume) ?
Birte Marianne Day
Lectures de la messe :
1 R 19, 16b. 19-21
Ps 15 (16)
Ga 5, 1.13-18
Lc 9, 51-19,27