6Saint Jean-Baptiste

Aujourd’hui,, deuxième dimanche de l’Avent, il ne faut absolument pas oublier que c’est aussi la fête de saint Nicolas. Malheureusement, cette fois, les enfants ne pourront pas sortir pour chanter de maison en maison, Covid oblige. D’un autre côté, les dernières grues retardataires vont vers un climat plus doux afin de se reproduire. Elles reviendront plus nombreuses au printemps.

Les jours raccourcissent, mais au fond de l’obscurité, une petite flamme fragile s’éveille. Nous sommes dans le temps de l’Avent, que nous allons vivre confinés cette année-ci. Mais cela n’empêche pas du tout d’être éveillés.

Un personnage va apparaître, quelqu’un vêtu de poils de chameau, avec une ceinture de cuir, qui mange des sauterelles et du miel sauvage. C’est le précurseur, Jean le Baptiste. Il appelle à la conversion. De sa langue acérée, il proclame dans le désert : « Je ne suis pas le messie. »

La première lecture, tirée du second Isaïe, nous montre la fidélité de Dieu malgré l’ingratitude de son peuple. Une nouvelle ère d’espérance s’ouvre : « Dans le désert, préparez le chemin du Seigneur ! » C’est dans le désert que le Seigneur montre à son peuple son amour. Il l’a délivré des mains des égyptiens, il va le libérer aussi de la captivité à Babylone.

La deuxième lecture, tirée de la lettre de saint Pierre, nous rappelle que le temps de Dieu et celui des hommes sont différents, car pour Dieu, un seul jour, c’est comme mille ans, et mille ans est comme un seul jour.

Revenons un peu à notre évangile. Le temps de l’Avent nous indique que Dieu va envoyer son Fils, son Fils unique, car il tient toujours ses promesses. Voilà la bonne nouvelle proclamée par Jean, dont le nom signifie : « Dieu fait grâce ». « Avent » vient du latin « advenire », c’est-à-dire : « ce qui vient ». Dans l’Avent, c’est Jésus, envoyé par son Père, qui bientôt va naître. Cela se passera à Bethléem, ville natale du roi David, son aïeul. C’est l’occasion pour nous tous de redresser le chemin de nos cœurs, pour nous convertir, pour que nos cœurs deviennent purs, c’est-à-dire unifiés.

Dans l’iconographie, Jean le Baptiste est représenté avec un long doigt. C’est pour nous dire que Jean montre Celui qui vient derrière lui, Celui dont il n’est pas digne même de retirer ses sandales. Jean baptise dans l’eau, Jésus, quant à lui, baptisera aussi dans l’Esprit Saint.

L’Avent est constitué de quatre semaines : un temps d’espérance et de joie pour l’humanité tout entière. Le texte nous dit que Jean Baptiste parut dans le désert. Rappelons-nous que le désert est à la fois le lieu où habite le démon, et aussi le lieu où la rencontre avec Dieu se fait face à face.

Le psaume contient des promesses de Dieu, qu’il faut pouvoir écouter : « La paix pour son peuple », « Le salut est proche de ceux qui le craignent. » Un monde de paix est promis, ainsi que l’amour et la vérité : un retour au jardin d’Eden. Ciel et terre marchent main dans la main, justice et paix s’embrassent.

Nous avons entendu que les lectures font allusion à la naissance de Jésus à Bethléem, mais qu’elles font aussi résonner une promesse : le retour du Christ – la Parousie – : une attente très vive dans l’Église primitive. Cette attente constitue le cœur de l’espérance chrétienne. Mais le Christ tant attendu ne revient pas ! Pierre, dans sa lettre, évoque la fin du monde. Dans la perspective biblique, le temps n’est pas cyclique, mais il est linéaire, irréversible. Sans doute, Le Christ n’est pas encore revenu, pourtant, il est déjà là ; déjà là et pas encore : c’est le cœur de l’eschatologie chrétienne.

Fr. Manuel Akamine

Lectures de la messe :
Is 40, 1-5.9-11
Ps 84 (85), 9ab.10, 11-12, 13-14
2 P 3, 8-14
Mc 1, 1-8

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