Venant de l’abbaye de Solignac (Limousin), quelques moines, sous la conduite de leur abbé Remacle, choisissent de s’installer à Cugnon sur la Semois. Nous sommes au 7ème siècle. L’endroit ne convenant pas pour la fondation d’un monastère, le petit groupe s’implante finalement, vers 647-650, autour de Stavelot et Malmedy. De cette première implantation, découleront deux abbayes sœurs, sous la direction d’un unique abbé, l’une à Stavelot, l’autre à Malmedy, et une principauté abbatiale, faisant partie du Saint-Empire germanique, l’abbé exerçant à la fois le pouvoir religieux et le pouvoir politique sur son territoire. Avec la Principauté de Liège et le Duché de Bouillon, il s’agit d’une des trois principautés indépendantes n’ayant jamais fait partie des Pays-Bas méridionaux.
Outre Remacle, quelques grands abbés de Stavelot-Malmedy ont marqué leur temps :
– saint Poppon (978-1048). Il fit reconstruire l’abbaye de Stavelot, détruite par les invasions normandes et se consacra à la réforme monastique dans de nombreuses abbayes ;
– Wibald (1097-1158) qui joua un rôle majeur dans la célèbre querelle des investitures.
La légende s’est emparée de la vie de Saint Remacle. Il dut, dit-on, affronter le démon qui avait pris la forme d’un loup cruel. Un simple signe de la croix opéra une silencieuse mutation : le loup se mit au service du saint pour transporter les pierres devant servir à la construction du monastère primitif.
En 1950, l’abbaye du Mont-César à Louvain, décida de restaurer la vie monastique endormie depuis la révolution en fondant, sur une colline située symboliquement entre les deux villes de l’ancienne principauté abbatiale, dans le hameau de Wavreumont, un prieuré dédié à saint Remacle. Le prieuré a acquis le statut de prieuré conventuel, en 1966, acquérant ainsi son indépendance.