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Proche de sa mort, Jésus réunit ses disciples pour un repas d’adieu. Sans doute va-t-il leur transmettre l’essentiel de son message, de sa vie. A ce moment, les gestes parlent plus fort que les paroles et s’imprimeront avec plus de clarté dans la mémoire. Ce sont deux gestes symboliques que Jésus confie aux siens : il partage le pain et la coupe du repas et il lave les pieds de ses disciples. Pourquoi ces deux gestes ? Pourquoi sont-ils essentiels à tel point qu’ils appellent la transmission : « Faites ceci en mémoire de moi » et « c’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez vous aussi ».

Ces deux gestes résument tout l’Évangile, la bonne nouvelle pour le monde. Ces deux gestes renvoient aux deux lieux fondamentaux où se passe l’Évangile : la maison et le chemin. Si l’on se reporte à la narration évangélique, on constate que bien des choses arrivent au cours d’un repas : Jésus déverrouille l’accès au repas car on peut y venir avec des mains non lavées, car il mange avec des publicains et des prostituées, car des femmes et des hommes qui le rencontrent retrouvent soudain le courage d’inventer du neuf dans leur vie. Zachée va monter sur un sycomore, une syrophénicienne va dire que la table ne peut pas exclure, une femme vient l’embrasser et verse un parfum de grand prix. Si vous voulez faire mémoire de moi, dit-il, que vos maisons et vos repas soient le lieu où se relance et se recommence sans cesse l’hospitalité. Partagez le pain afin qu’il y en ait pour tout le monde. Oui, faites cela en mémoire de moi. Je vous l’ai dit : « si le grain de blé se perd, il donne beaucoup de fruit ». Avec la mort toute récente d’Arnaud Beltrame, colonel de gendarmerie, nous savons encore mieux ce que cela veut dire…

L’Évangile se passe aussi en chemin, sur les chemins. Car il est une parole « aux semelles de vent », pour qu’on se déplace, se dé-routine, pour qu’on traverse, pour qu’on rencontre ailleurs que chez soi. Alors sur les chemins de roche et de poussière, lavez-vous les pieds les uns aux autres, dit-il, prenez soin les uns des autres, des corps souffrants, de ceux et celles qui ont perdu leur chemin, des fils prodigues, de ceux qui perdent pied… Dans le monde, faites cela aussi en mémoire de moi. C’est bien ces deux gestes que nous refaisons ce soir comme il nous a dit de le faire.

Fr. Hubert Thomas

Lectures de la célébration :
Ex 12, 1-8.11-14
Ps 115 (116b), 12-13, 15-16ac, 17-18
1 Co 11, 23-26
Jn 13, 1-15

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