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Aujourd’hui, nous commençons la semaine sainte, le sommet de l’année liturgique. Jésus et ses disciples sont à Jérusalem pour la fête de la Pâque. En ce qui nous concerne, cette année-ci, les célébrations sont différentes à cause de la pandémie du coronavirus. Cette semaine est pour nous, chrétiens, des jours très saints. Jésus, notre Seigneur vit ses derniers jours. Il passera de l’acclamation : « Hosanna au Fils de David, béni soit celui qui vient au nom du Seigneur » à ce que, quelque jours plus tard, la foule criera : « Crucifie-le ! »

Le Seigneur est devant deux procès différents. Un procès religieux devant les septante membres du sanhédrin, et un procès politique devant Ponce Pilate, gouverneur au nom de l’occupant romain. Au cours de ces deux procès, face à ses adversaires, devant le grand prêtre, Jésus affirme être le Messie, le Fils de l’Homme. Face à Pilate, il reconnaîtra être le roi des juifs, mais pas comme un roi de ce monde. Sur la croix, il reprend la plainte du serviteur souffrant dans le livre des psaumes : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »

Vivons cette semaine en communion avec tous les chrétiens qui célèbrent des jours très saints, en particulier les chrétiens persécutés. Pour l’évangéliste Marc, le véritable sens de la bonne nouvelle de Jésus, le Fils de Dieu, est révélé sur la croix qui lui donne tout son sens théologique. Par l’expression qui sortira des lèvres du centurion romain : « Vraiment, cet homme est le Fils de Dieu », le secret messianique est alors dévoilé et Jésus dit enfin ce qu’il était.

Pendant toute sa vie publique, il avait demandé aux gens de garder le silence sur son identité, car on ne peut pas vraiment comprendre Dieu sans regarder vers la croix. Il est le Fils, il est roi, mais pas comme s’imaginent les hommes. Il est tout amour, il est l’amour absolu qui meurt pour les autres. Ce roi est le serviteur. Son privilège est sans domination. Il est venu pour servir et non pas pour être servi. A nous les chrétiens de faire de même.

Je crois que le récit de Gethsémani montre combien Jésus est lucide par rapport à sa mort. Une mort sur une croix ! Il est seul, il prie son Père : « Père, tout est possible pour toi, éloigne de moi cette coupe ! Cependant, non pas ce que je veux, mais ce que toi, tu veux. »

Ses disciples, Pierre, Jacques et Jean, dorment. Après l’arrestation de Jésus, ils l’abandonnent. Barrabas, un assassin, sera relâché à sa place. Mais seules quelques femmes regardaient de loin. A la fin, Jésus le Christ a l’impression que Dieu lui-même l’a abandonné.

Les lectures de ce dimanche nous présentent deux processions : la première vers Jérusalem : une entrée triomphale ! La seconde sort de Jérusalem vers le lieu de la crucifixion, le Golgotha, c’est-à-dire : le crâne.

Je vous invite à entrer dans le mouvement de cette pérégrination, accompagnant Jésus pendant cette semaine sainte. Que le Seigneur vous bénisse.

Fr. Manuel Akamine

Lectures de la messe :
Jn 12, 12-16
Is 50, 4-7
Ps 21 (22), 8-9, 17-18a, 19-20, 22c-24a
Ph 2, 6-11
Mc 14, 1 – 15, 47 (Passion selon saint Marc)

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