Arbres_et_brouillard__Wavreumont_fevrier_2016

En écho à l’évangile entendu, prenons quelques instants pour prendre conscience d’une responsabilité exercée en vue de la croissance du royaume de Dieu. Responsabilité que nous essayons d’assumer pour que le projet de Dieu se réalise en nous et avec nous ! Temps de silence

Et si ces responsabilités importantes ou non, nous sont confiées par le Maître de la parabole entendue. Si c’est Dieu lui-même qui nous les confie en les suscitant par sa Parole, à travers l’appel d’un proche ou d’un groupe, à travers un appel à l’aide … !

Mais qu’en avez-vous fait ? Que faites-vous de cet appel à assumer une responsabilité ?

Les deux premiers serviteurs ont fait leur les dons reçus. Les faire valoir est devenu leur objectif ! C’est devenu une part de leur vie ! Que ce soit au sein de leur famille, de leur travail. Sans doute ont-ils pris du temps pour faire le point soit seul, soit avec leur conjoint, comme le suggère la première lecture ! Cette dernière insiste sur la complémentarité entre l’homme et la femme alors qu’à l’époque la femme était totalement dépendante de son mari ! Vous arrive-t-il de mettre vos responsabilités sous le regard de Dieu ? Que ce soit celles exercées au sein de votre famille, dans votre lieu de travail, dans vos loisirs, au sein de votre communauté chrétienne, au sein de la cité ou comme bénévole ? Confiant aussi sur l’aide de Dieu ! Assumez-vous les risques qu’elles comportent à travers vos tâtonnements, vos erreurs sans être entraînés par le tourbillon de vos diverses activités ?

Si les Apôtres, si Baden Powell n’avaient pas assumé ce que Jésus leur avait révélé sur lui, sur eux, sur Dieu, s’ils n’avaient pas opéré tout un travail de conversion à la Lumière de l’Esprit soit seul, soit avec l’aide d’autres, nous ne serions pas ici aujourd’hui ! Si les fondateurs de l’unité scoute de la 20ième ne l’avaient pas fait à leur tour, le rassemblement d’hier n’aurait pas eu lieu.

Le troisième serviteur a placé le talent, l’argent reçu en terre. Ce n’est pas vraiment devenu son bien, un bien dont il se considérait responsable ! Qu’il avait bon à voir fructifier !

Qu’en est-il pour chacun, chacune de nous aujourd’hui ? Malgré nos limites, nos peurs, les pressions de toute sorte, comment exerçons-nous nos responsabilités au sein de notre couple, de notre famille, de notre lieu de travail, au service de la cité, de nos communautés d’Eglise, comme bénévoles ? Ces responsabilités sont-elles éclairées et parfois remises en question par la Parole de Dieu ou par la voix des autres ? Ou bien, nous les avons enfouies en nous, nous les avons esquissées ! Critiquant ceux qui en assument sans jamais y mettre notre petit doigt.

Que se passe-t-il alors dans la parabole ?

Un jour, à l’improviste, le maître est venu rendre visite. Il est venu rencontrer ses serviteurs, leur parler et découvrir ce que chacun a vécu avec les biens reçus. Il n’est pas venu pour les récupérer ni même percevoir les intérêts. Il est venu pour découvrir et partager la joie des serviteurs. C’est ce qui s’est réalisé avec les deux premiers. Chacun d’eux, chacun à sa mesure, avait accueilli et fait siens les biens reçus. Avec amour ils les avaient fait fructifier. Aussi, ils étaient tout heureux de partager la joie de leur maître.

Le troisième avait mis en terre, le don, l’argent reçu par peur de le perdre, par crainte du maître. Au retour de ce dernier, son serviteur lui dit : »Voici ce qui t’appartient. »

Qu’avons-nous fait, que faisons-nous de nos responsabilités ? Comment les exerçons-nous ? Sont-elles devenues une part de nous-mêmes qui nous nourrit, que nous mettons au service des autres, au service du royaume de Dieu afin qu’ils croissent ? Les anciens avec leurs limites, leurs accrocs de santé ! Les anciens encourageants les jeunes dans leur démarche, croyant en eux à travers leurs réussites et leurs échecs ! Les jeunes attentifs aux anciens, faisant parfois appel à leur sagesse, à leur expérience sans s’y laisser enfermer !

Ainsi chacun au sein de son groupe (couple, famille, communauté, école, lieu de travail, cité) et chaque groupe au sein de sa région et de la grande famille humaine deviendront une pièce unique d’une mosaïque multicolore apportant un peu de couleur au monde qui l’entoure. Chacun étant responsable de sa pièce, chacun, enrichi par l’apport des autres ! Et quand le maître, Dieu, viendra converser avec lui qu’il puisse lui dire : « Tu as été fidèle pour peu de choses, tu n’as pas craint de prendre des risques en vue du royaume. Avec tes dons, tu l’as fait fructifier. Entre dans la joie de ton maître, partage mon amour pour tous de toujours à toujours !  »

Qu’il en soit ainsi pour chacune et chacun de vous là où ses choix l’ont placé !   Sachez aussi que notre Dieu voit large ! Le père Bernard, notre ancien prieur, ne s’est pas contenté de rester dans son monastère. Habité par un appel mystérieux, mu par l’amour universel du Christ, le père s’est un jour lancé sur les routes de France en vue d’expérimenter la vie de prisonniers. Rejoignant ainsi les gens de la périphérie ! Par la suite, l’appel à l’ouverture, lancé par Paul VI aux communautés monastiques, orienta le père vers le Pérou !

Que cet appel à l’ouverture, à l’engagement en vue du Royaume retentisse dans votre cœur aujourd’hui encore !

Fr. Jean-Albert Dumoulin

Lectures de la messe :
Pr 31, 10-13.19-20.30-31
Ps 127 (128), 1-2, 3, 4-5
1 Th 5, 1-6
Mt 25, 14-30

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