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Habituellement, c’est pendant le temps du carême que nous entendons Jésus nous exhorter à garder nos lampes allumées, à veiller et à nous tenir prêts. Pourtant l’évangile de ce jour nous invite bien à la vigilance. Sans doute y a-t-il un lien entre le temps des vacances et celui du carême …

Le premier lien que je vois entre ces deux moments, c’est qu’ils sont chacun un peu un temps exceptionnel d’écart par rapport au quotidien. Certes, si on se réjouit de nous retrouver en vacances et on ne se réjouit pas toujours de la même manière de vivre le carême, encore …

Je crois que ces temps d’écart sont des temps propices pour réinterroger notre vie. Quel est mon projet de vie? Quel est mon engagement et quelles sont mes priorités ?

Le carême et le temps des vacances sont des moments d’ouverture pour retrouver un art de vivre avec nous-mêmes, avec les autres et aussi avec Dieu.

Oui, mais les vacances sont aussi des vacances, me direz-vous …

C’est exact, il faut en profiter pour se promener, changer de cadre, et cela ne nous empêche pas de prendre du temps pour retrouver et cultiver notre paix comme notre liberté.

La lettre aux hébreux nous rappelait qu’à l’image d’Abraham, nous avons reçu la foi qui nous rend capable de vivre beaucoup d’audaces.

Et peut-être que la première de celles-ci est déjà de vivre selon le cœur de Dieu, cela signifie assumer notre liberté dans ce qu’elle a de plus vivant et donc de plus exigeant. Car la liberté est exigeante. Elle est un don de Dieu et il nous demande de veiller sans cesse à elle. On pourrait se dire que la liberté est une sage utopie puisque notre vie sociale nous impose sans cesse des conditionnements divers: on prend le bus, on dépend du chauffeur; on va manger quelque part, on dépend du cuisinier; on travaille, on dépend toujours de quelqu’un d’autre; on rentre en famille, on dépend de nos proches, et même on vit seul et on dépend de soi-même et de toutes les barrières qui nous empêchent de nous ouvrir. Vivre la liberté dans le monde, à l’image de Dieu, n’est-ce pas gérer nos dépendances en essayant de ne pas y mettre notre cœur ? Marchons dans la confiance sur le chemin de notre vie pour y découvrir ce qui nous rend libre en vérité.

Je crois que le temps de carême quand nous y sommes, n’a pas de sens simplement pour lui-même, il éveille notre attente, il élargit notre cœur et augmente notre joie pour accueillir la lumière qui vient. Les vacances sont également un temps pour reprendre souffle et retrouver la saveur de notre quotidien.

Où est notre cœur ? Saint Luc nous dit dans l’évangile que là où est notre trésor, là aussi sera votre cœur. Nous savons que le cœur est aussi le lieu de Dieu en nous comme disait Dom André Louf. Dieu est notre trésor.

Comme le cœur n’est pas séparé de notre corps, Dieu veut prendre soin de notre corps en nous donnant son Fils.

On pourrait même dire que là où est ton trésor, là est ton dieu.

Alors profitons de ce luxe d’avoir du temps et parfois du silence pour réorienter notre vie et notre cœur dans celui qui nous a donné la vie et confié son cœur. Vous allez me dire que je vous propose de vivre les vacances comme un carême! Peut-être que ces temps ne sont pas si différents ! Que faisons-nous du cœur de Dieu ? Lui qui se fait si proche de nous et surtout des plus faibles.

Fr. Pierre Gabriel

Lectures de la messe :
Sg 18, 6-9
Ps 32 (33), 1.12, 18-19,20.22
He 11, 1-2.8-19
Lc 12, 32-48

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