RÉSURRECTION DU SEIGNEUR

Resurrection of Jesus

Resurrection of Jesus

LITURGIE DES HEURES

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MESSE DU JOUR DE PÂQUES

Lectures de la messe :
Ac 10, 34a.37-43
Ps 117 (118), 1.2, 16-17, 22-23
Col 3, 1-4 ou 1 Co 5, 6b-8
Lc 24, 13-35

Séquence :

Chant grégorien
Victimae paschali laudes
Moniales bénédictines de l’abbaye Sainte-Marie de Maumont

Pour écouter, cliquez sur le lien.

Homélie :

« On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé. » Cette affirmation contient deux questions. D’abord, bien entendu : où l’a-t-on déposé ? Cela restera la question obstinée de Marie Madeleine, celle qu’elle posera tout à l’heure au jardinier : « Si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as déposé. » Mais à côté de cette question explicite, il y en a une autre : « Qui l’a enlevé ? » Si je vous annonce qu’on a volé la caisse, vous me demanderez peut-être combien il y avait dedans, mais la première question est plutôt : « Qui a fait le coup ? Qui savait où tu la caches ? » Mystère de ce dimanche matin : on a enlevé le Seigneur, on l’a déposé. Qui est ce « on » ?

Beaucoup de langues, anciennes ou modernes, n’ont pas de mot pour dire « on ». Elles se débrouillent autrement pour dire la même chose. Une des solutions est la forme pronominale. Quand frère Luc affiche que la lessive ou les courses se feront tel jour, nous savons bien qu’elles ne se feront pas toutes seules, qu’il y faudra son intervention.

Parmi les moyens que les langues ont inventés pour traduire notre « on », un des plus fréquents est la troisième personne du pluriel. C’est ce que Marie Madeleine utilise dans le texte grec : « Ils ont enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où ils l’ont déposé. » Elle aurait aussi pu recourir à la voix passive : « Le Seigneur a été enlevé de son tombeau, et nous ne savons pas où il a été déposé. »

Les lecteurs familiers de la Bible savent que ce tour impersonnel est souvent une façon de désigner Dieu sans prononcer son nom. Demandez et on vous donnera, frappez et on vous ouvrira. Littéralement : demandez et il vous sera donné, frappez et il vous sera ouvert. Les exégètes appellent cela un passif divin. Cela veut dire : Dieu vous donnera, Dieu vous ouvrira. Pronom impersonnel éminemment personnel.

Alors, quand Pierre et l’autre disciple entendent dire qu’on a enlevé le Seigneur de son tombeau, cela peut éveiller dans leur esprit un soupçon ; dans leur cœur, un espoir. Et si c’était Lui ? Un soupçon les met en route, au pas de course. Il ne s’agit pas d’aller mener une enquête, de chercher des indices, d’identifier un coupable. Il s’agit plutôt de vérifier une intuition, semée par Marie Madeleine : n’est-ce pas « On » qui a enlevé le Seigneur de son tombeau ?

C’est alors qu’entra l’autre disciple. Il vit, et il crut. À ses yeux, la petite phrase de Marie Madeleine achève de prendre tout son sens. Elle deviendra demain le cœur de la joyeuse annonce : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau. »

Reste l’autre question : « Où l’a-t-On déposé ? » La réponse de notre profession de foi sera qu’il est assis à la droite du Père : On l’a déposé à sa droite, dans le ciel. Mais avant cela, dans le jardin, l’inconnu du dimanche matin aura donné une autre réponse : « Va trouver mes frères. » C’est là qu’On l’a déposé.

Plus tard, il ajoutera une réponse pour Thérèse d’Avila, qui vient bien à point pour ces Pâques confinées : « Et si par hasard tu ne savais pas où me trouver, Moi, ne va pas de-ci de-là, mais si tu veux me trouver, moi, tu dois me chercher en toi. Car tu es ma chambre, tu es ma maison et ma demeure. J’appelle donc à n’importe quelle heure, si je trouve de ta pensée la porte fermée. Hors de toi, il est vain de me chercher, puisque pour me trouver, Moi, il te suffira de m’appeler, car j’irai à toi sans tarder, et moi tu dois me chercher en toi. »

Fr. François Dehotte

En communion avec l’Église universelle :

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