Dans la nuit du monde, un homme s’est levé pour chercher la lumière. Il s’appelait Benoît. Né en Italie, il y a 15 siècles, il est parti pour découvrir, dans la solitude, qui il était et trouver sa vraie patrie, le lieu où Dieu l’attendait et où la lumière se dévoilait à lui. Très tôt, des disciples l’ont rejoint. Et leur exemple n’a pas cessé depuis lors d’inspirer d’autres disciples. Le charisme bénédictin a ainsi engendré une longue chaîne de filiation et de transmission à travers les âges. Benoît lui-même avait au demeurant reçu, puis actualisé, les intuitions et les expériences des pionniers de la vie monastique chrétienne, en Orient : les Pères du désert. Des milliers d’hommes et de femmes se sont mis à sa suite. Et la tradition bénédictine est toujours bien vivante aujourd’hui.
La vie monastique est une marche dans la nuit du monde où l’homme prend le temps de découvrir des sources de lumière et d’eau vive qu’elles soient cachées derrière une colline ou enfouies aux tréfonds de l’âme.
Elle est une réponse à un appel intérieur à se dépouiller, à se simplifier, à faire silence et finalement à s’unifier.
Elle est une rencontre et une relation avec Dieu dans la prière, avec Dieu qui parle à travers l’Écriture et la liturgie.
Elle est construction d’une communauté dans ses projets, dans la vie fraternelle, dans les épreuves, les conflits et les pardons, dans la joie d’appartenir au même Corps.
Elle est un travail dans lequel on investit son temps, ses forces et ses talents au service les uns des autres.
Elle est hospitalité et accueil.
L’entrée dans la vie monastique est un long chemin d’initiation. Ceux qui frappent à la porte du monastère, pour y entrer, quel que soit leur âge, arrivent avec leur passé, toujours original, parfois sinueux. La Règle confie à un moine expérimenté le soin de relire ce passé, d’accompagner, de guider le jeune moine sur les pas de Benoît et de ceux qui l’ont précédé. Le moine reste pourtant un perpétuel débutant, et la vie spirituelle et fraternelle une formation continue.